Les âmes noires

Enfin vint l'heure des réjouissances avec le bilan annuel des résultats de l'école. Le tout dirigé par la prestigieuse directrice de l'école mal dissimulée derrière ses kilos en trop. Gesticulant dans une semi-obscurité, en ombres chinoises (ou Allemandes vu le gabarit) devant des tableaux lumineux projetés au tableau, elle se dresse plus haut qu'elle même en s'accrochant à son micro.

"Nous sommes les meilleurs blablabla blabla...Mais que ferait le monde sans nous...blablabla gnagnagna...Nos résultats ont considérablement augmenté depuis l'année dernière... (forcément quand on est plus bas on ne peut que remonter) blablabla..."

Bref, j'étais tombé sur l'école la plus géniale de la galaxie et en plus avec une réussite interstellaire. J'étais au bon endroit. Moi qui me suis toujours prise pour une lumière j'allais pouvoir briller. Surtout dans l'ombre de mon mentor. La petite fiote au crâne dégarni et à la jambe boiteuse qui ferait pitié à un pitt bull mais pas à moi. Par chance, assise à mes côtés, je trouvais la perle rare, une italienne fraichement marié à un anglais, fraichement immigré, du pain béni dans ma situation. Un ange au pays des vautours.

Elle avait la grâce, l'accent, la délicatesse du geste et de la parole, à bien y regarder, impossible de se tromper, cette femme là n'était pas Anglaise.